Au fil de nos lectures et de nos découvertes, cette page a vocation à s’enrichir en vous proposant un répertoire de citations éclairées et souvent réconfortantes sur la parentalité et l’éducation.
CURIOSITE
La curiosité est autant parente de l’attention que l’attention l’est de la mémoire.
Richard Whately, théologien, philosophe et économiste anglais du 19ème siècle.
Sans la curiosité de l’esprit, que serions-nous ? Telle est bien la beauté et la noblesse de la science : désir sans fin de repousser les frontières du savoir, de traquer les secrets de la matière et de la vie sans idée préconçue des conséquences éventuelles.
Marie Curie, première femme à avoir reçu un prix Nobel, unique femme et une des quatre seules personnes a en avoir reçu deux (Physique 1903, chimie 1911)
A l’origine de toute connaissance, nous rencontrons la curiosité ! Elle est une condition essentielle du progrès.
Alexandra David-Néel
A la naissance d’un enfant, si sa mère demandait à sa bonne fée de le doter du cadeau le plus utile pour lui, ce cadeau serait la curiosité.
Eleanor Roosevelt
DIFFERENCE
Je suis autiste Asperger. Ce n’est pas une maladie je vous rassure. C’est une différence.
Olivier Liron, “Einstein, le sexe et moi”, édition Alma.
EMOTIONS
Le petit enfant est prisonnier de sa réponse émotionnelle, sans médiation de la pensée pour relativiser les choses, ou hiérarchiser les enjeux.(…) Il organise et interprète ses perceptions à sa manière, à la lumière des informations souvent incomplètes, parfois déformées dont il dispose. Ce qui peut donner lieu à des émotions incompréhensibles pour les parents.
Derrière ce que les parents nomment “caprice”, derrière un comportement bizarre, déplacé, excessif, ou simplement non ordinaire, cherchons l’émotion, cherchons le besoin. L’enfant nous dit quelque chose.
Là où mes émotions d’enfance restent refoulées, je ne peux percevoir la réalité des besoins de mon enfant.
Votre enfant entend votre inconscient ! Pour lui vos réactions sont plus signifiantes que vos mots (…) Devenir conscient de ce qui anime nos réactions face à nos enfants peut changer radicalement nos comportements.
Isabelle Filliozat. Au cœur des émotions de l’enfant.
EDUCATION NATIONALE
A l’école aucun espace protégé n’existe. C’est la jungle pure. Tout est danger pour l’enfant (…) Je ne raconte pas ça pour me faire plaindre, mais pour témoigner de l’abandon absolu de tous les enfants différents par l’Education Nationale. Le plus drôle, ou le plus énervant, comme on veut, ce n’est pas tant la difficulté d”être différent, c’est l’absence totale de toute prise en compte de cette différence à l’école par les adultes. Toutes mes manifestations de rage à cet âge là contre les professeurs et les adultes du collège, je sais avec le recul que c’était simplement des cris désespérés pour être reconnu tel que j’étais. C’est la même chose avec tous les élèves qui n’y arrivent pas, ils voudraient simplement qu’on les laisse s’épanouir et non qu’on les force à se ranger à la même norme idiote.
Olivier Liron, autiste Asperger, à propos de son expérience de collégien dans une ville de province, tel que relaté dans “Einstein, le sexe et moi”, édition Alma.
ECOLE
En gros, l’école est mal foutue. Le type de travaux que l’on nous demande ne permet pas de se relier à quelque chose que l’on saurait faire car c’est tellement standardisé que si ce n’est pas fait “comme ça” on pense que c’est mal fait.
Florence Servan-Schreiber
ENFANT
Une femme qui tenait un bébé sur son sein, dit: parle-nous des enfants. Et il dit, vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles du désir, que la vie a d’elle-même. Ils viennent à travers vous mais pas de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais pas vos pensées, car ils ont leur propre pensée. Vous pouvez abritez votre corps mais pas leurs âmes, car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer à être comme eux mais ne les forcez pas à être comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier. Vous êtes les arcs par qui vos enfants comme des flèches vivantes sont projetés. Votre main d’archer les projette vers la joie.
Khalil Gibran. Le prophète
NAISSANCE
La naissance est aussi une connaissance, une co-naissance: il y a la mère qui met au monde, il y a l’enfant qui vient au monde. Toute vie véritable est la rencontre.
Martin Bubber. Je et Tu.
Percevoir le chant du monde, le battement du monde avant même notre naissance, dans la pénombre. Nous avons entendu la voix de notre mère, les battements de son cœur et l’écho en elle de la rumeur du monde. Nous avons vécu, flotté, dormi, sans respirer. Puis nous sommes nés. Et en plongeant dans le froid, le bruit et la lumière, nous avons soudain pour la 1ere fois ampli nos poumons d’air et pousser nos premiers cris. C’est un amour dont je n’avais littéralement pas idé. J’en avais entendu parler, je le voyais parfois autour de moi, je pouvais le concevoir, mais je ne savais pas qu’il me concernait. Quand le bébé est né, la stupéfaction et l’amour se confondait. je l’aimais et l’admirais d’être là, d’avoir surgi de façon aussi insolente. Il m’était difficile de croire que les autres bébés font de même. Dans la salle d’accouchement nous étions quatre, le père, l’accoucheur, l’infirmière et moi. Tout à coup nous étions cinq. Une situation stupéfiante, incompréhensible.
Marie Darrieussecq. Le bébé.
Tous les jours, je regarde ma fille comme si elle venait de naitre. Et je n’en reviens pas. On ne revient pas de la naissance, on y reste, on y est toujours. Je m’émerveille de ces gestes, de ses sourires, de ses phrases. C’est toujours la 1ere fois. “Il faut savoir se mettre tout entier dans une feuille, et la voir qui s’envole”, symbolise pour moi l’amour maternel.
Camille Laurens. Naissances (un récit collectif publié en 2007. “Il faut savoir se mettre tout entier dans une feuille, et la voir qui s’envole” est le dernier vers du poème “L’Arbre” de Jules Supervielle)
PARENTS
Selon moi, quel que soit l’âge des enfants, tout parent est embarqué dans un voyage ardu, une sorte d’odyssée, que nous le sachions ou non, que cela nous plaise ou non.
De tous les métiers du monde, celui de parent est l’un des plus difficiles, des plus exigeants et des plus stressants.(…) Pourtant, lorsque nous devenons parents, c’est à peu près sans aucune préparation ni formation, pratiquement sans conseil ni soutien, dans un monde où produire compte bien plus qu’éduquer, où faire compte bien plus qu’être.
ETRE PARENT, UNE CATASTROPHE TOTALE : Quand nous devenons parents, délibérément ou par hasard, toute notre vie est bouleversée, même s’il nous faut du temps pour comprendre à quel point. Le stress prend une ampleur insoupçonnée et nous rend vulnérable de mille manières nouvelles. Nous devons nous montrer responsable comme on ne nous l’avait jamais demandé. C’est un défi sans précédent, qui accapare notre temps et détourne notre attention d’autres choses, notamment de nous-mêmes. C’est le désordre, l’anarchie, on se sent inadéquat, c’est une source de disputes, d’agacements, de bruit, d’obligations apparemment sans fin, d’innombrables occasions de se sentir pris au piège, furieux, blessé, accablé, vieux et sans importance. Cela dure tant que les enfants sont petits, mais peut aussi se prolonger quand ils sont adultes et lancés dans la vie. Avoir des enfants, c’est chercher les ennuis.
… il ne s’agit pas de l’accomplir à la perfection (être parent), ni de toujours réussir. Il s’agit plutôt d’une quête. L’idée de perfection n’a rien à faire ici, quel que soit le sens que cette notion aurait par rapport au métier de parent.
Le métier de parent est aussi l’un des plus importants, car la façon dont nous l’exerçons a des conséquences considérables sur le coeur, l’âme et la conscience de la génération qui nous suit; nous modelons ainsi, chez nos enfants, leur expérience du sens et des relations, leur palette de compétences essentielles, leurs sentiments les plus profonds sur eux-mêmes et sur leur place possible dans un monde en pleine transformation. (…) C’est là selon moi notre travail de parent. Nous devons aider nos enfants à grandir, les protéger, les guider, jusqu’à ce qu’ils soient prêts à s’élancer sur leur propre chemin. Nous devons aussi être nous même entiers, chacun étant sa propre personne, avec une vie à soi, de sorte qu’en nous regardant ils puissent nous voir entiers contre le ciel.
Myla et Jon Kabat-Zinn. A chaque jour ses prodiges. Être parent en pleine conscience.
TRANSMISSION
Ce qui n’est pas accepté consciemment revient probablement sous forme de destin pour les générations suivantes.
Olivier Liron, “Einstein, le sexe et moi”, édition Alma.