Le décalage des enfants précoces

 

Aujourd’hui notre article est long ! Mais c’est qu’il y a beaucoup à dire et que nous vous apportons un beau témoignage. Notre but est d’attirer votre attention sur les particularités uniques de votre enfant. Il n’y a que vous qui le connaissiez aussi bien, et pourtant, en tant que parents, nous ne pensons pas à tout ! Justement parce que nous le côtoyons tout le temps, ses comportements, sa façon unique et particulière de voir le monde peut nous sembler tout à fait banale (et en même temps très compliquée à vivre) alors qu’elle est très particulière. On ne pense pas toujours aux troubles “dys”, à des problèmes d’attention ou à la précocité.

 

zèbre

 

 

 

 

 

 

 

 

Justement, il y a quelques semaines, la formidable famille qui anime le site Enfants Précoces Info a lancé une grande campagne de financement participatif afin de pouvoir éditer des plaquettes détaillant les caractéristiques des enfants précoces, EIP, haut potentiel, surdoués, zèbres, quel que soit le terme employé. Ces plaquettes sont destinées à être envoyées aux écoles pour mieux aider les enseignants à comprendre et accompagner les enfants précoces.

 

Parmi l’ensemble des caractéristiques de tels enfants, on retrouve très souvent un sentiment de décalage. Olivier Revol, pédopsychiatre, spécialisé dans les troubles des apprentissages, l’hyperactivité et la précocité intellectuelle, en parle dans cette vidéo :

 

 

 

Aujourd’hui nous allons vous apporter un témoignage, le témoignage d’un enfant précoce : il met en évidence les problèmes rencontrées par l’enfant à l’école, au collège puis plus tard au lycée, tel que l’enfant les a racontées. Il s’agit d’un vécu qui est passé inaperçu. mais stop !

A vous de lire, et nous discuterons ensuite des informations que ce témoignage nous apporte.

 

 

C’est l’histoire d’un petit garçon qui se sentait différent. Mais consciemment, il ne le savait pas. Il le sentait sans comprendre, c’est tout.

Il avait souvent l’intuition de la chose juste. Mais expliquer comment il aboutissait aux résultats, non, ça il ne savait pas.

Bien qu’il soit certain de ce qu’il avançait, c’était tellement limpide pour lui, on l’écoutait rarement, et bien caché tout au fond de lui se blottissait une petite boule de colère. Mais il ne le savait pas.

Il était intelligent et réussissait beaucoup. Mais cela non plus il ne le savait pas.

 

Il n’était pas fier. Quelle gloire pouvait-il tirer d’avoir réussi les exercices ou d’être toujours sur le podium des élèves de la classe? Être bon en classe ne servait qu’à l’isoler un peu plus des autres élèves. Il travaillait car c’était ce qu’il fallait faire, cela lui demandait peu d’effort, ses parents étaient contents et il savait depuis toujours que la réussite, finalement, n’avait vraiment rien d’extraordinaire. Elle était normale, naturelle et insignifiante. La réussite ne laissait aucune empreinte, contrairement aux rares échecs qui eux marquaient douloureusement son esprit. Échouer était une épreuve. Comme une grande main qui le saisissait aux tripes et le balançait sur le côté, sur un rivage de galets désolé d’où il regardait passer les deux autres, les deux vraiment forts qui réussissaient tout le temps. Ces quelques échecs, c’était bien la preuve que lui n’était pas bon.

 

Non, tout ce que savait le petit garçon, c’est qu’il était un peu paumé, pas très malin, et qu’il n’avait pas d’ami. En réalité lui se voyait plutôt nul et inadapté.

 

A la récréation, il se sentait aussi très seul. Alors il passait de groupe en groupe, essayant de s’insérer dans les conversations. Quand on notait sa présence, les autres l’accueillaient avec indifférence : les premiers de la classe étaient un peu bizarres… mais inoffensifs. Le petit garçon se tenait toujours légèrement en retrait, en périphérie. Il écoutait. (1)

Assez vite, les discussions sonnaient creux et l’ennuyaient, il n’en comprenait pas bien l’intérêt. Il reculait doucement, discrètement, et quittait le groupe pour un autre tandis que la conversation continuait derrière lui. Mais ailleurs c’était la même chose. Parfois le petit garçon aurait bien aimé participer à ces discussions mais il ne savait absolument pas quoi dire. Il se sentait vraiment inintéressant et très nul de ne pas savoir comment placer un mot alors que tous les autres y arrivaient. Et que dire ? C’était un vrai défi que de trouver quelque chose à raconter dans ces conversations qui lui paraissaient bien superficielles et dont il ne savait pas trop où elles menaient. Alors il se taisait.

 

Ce qu’il pouvait faire de mieux c’était imiter les autres. Il les avait tellement observés en se demandant comment ils faisaient qu’il avait fini par repérer des schémas de conversation et des attitudes types. De toute façon c’était un peu toujours la même chose. L’injustice des notes, les commentaires sur les parents, des vannes sur les profs ou sur d’autres élèves, en général justement ceux qui lui semblaient le plus intéressants. Alors il souriait quand ils souriaient, riaient quand ils riaient même s’il trouvait souvent ça exagéré, ce n’était pas si drôle.

 

S’abandonner au rire, voilà encore une chose qui était compliquée. Car il y avait l’Observateur implacable, toujours là à l’affût, quelque part dans sa tête, bien caché dans sa tour de contrôle, qui ne manquait jamais de lui signaler le côté factice de la situation et qui prenait un plaisir pervers à lui rappeler la barrière qui le séparait encore des autres. Malgré tout, il avait l’illusion, pendant quelques instants, de faire partie d’un groupe. Cette sensation ne durait pas. Il se lassait vite et fuyait les piques agressives. Dans la cour, après être passé d’un groupe à l’autre, il finissait souvent la récréation seul, faisant plusieurs fois le tour des lieux en attendant que la cloche sonne. Il se méfiait un peu, aussi. D’expérience, il savait que les autres enfants étaient des brutes, immatures et cruels. Ils blessaient, attaquaient et se moquaient sans raison. Ils piégeaient et harcelaient. Leurs conflits étaient absurdes et dérisoires. Il avait horreur des conflits. Autant de bêtise et d’agressivité restait pour lui un grand mystère. Les moqueries gratuites et la hargne vindicative, voilà bien des choses incompréhensibles contre lesquelles il était désarmé. Ses arguments et la logique avaient peu de prise face à la bêtise.

 

A force de jouer au caméléon pour tenter de se faire des amis, le petit garçon devenait transparent. En soignant son camouflage il perdait tout relief aux yeux des autres et devenait invisible à lui-même. Il oubliait qui il était. Il se perdait. Mais cela, il ne le savait pas.

Arrivé au collège, le petit garçon était devenu un véritable expert de l’adaptation. Le roi du mimétisme. Il n‘était jamais lui-même. Cela non plus il ne le savait pas.

 

Il croyait être lui alors qu’il vivait en permanence dans un rôle, celui qu’il imaginait qu’on attendait de lui. Il vivait aussi en permanence dans le contrôle. Car être un maître du mimétisme était une discipline exigeante. Il lui fallait en permanence contrôler ses attitudes, ce qu’il disait, ce qu’il exprimait, la façon dont il se comportait. C’est qu’il voulait plaire à tout prix. A ces yeux, devenir un caméléon était vraiment un bon truc pour avoir des copains et être comme les autres. Pour ressentir la chaleur que procure le sentiment d’appartenance à une communauté. Pour ne plus se sentir seul, même si d’une certaine façon la solitude avait du bon, elle lui permettait de baisser sa garde. Il ne voyait pas le paradoxe qu’il y avait à vouloir se fondre dans la masse pour mieux être vu. Il n’avait pas non plus de mots à poser sur ce sentiment de différence qu’il ressentait. Tout ça était bien confus.

 

Le garçon ne comprenait pas du tout ce qu’il avait de différent des autres, pourquoi on le laissait toujours un peu à l’écart et pourquoi lui se sentait toujours un peu à la marge. Il tentait désespérément de combler cette distance qu’il ressentait en permanence. Ce décalage avec les autres enfants de sa classe, cela montrait bien qu’il était inadapté à la vie en groupe et qu’il y avait chez lui quelque chose qui n’allait pas. De temps en temps, il tentait des blagues, mais son humour à base de jeux de mots, d’analogies et de références culturelles tombait toujours à plat. Il aimait Pierre Desproges et Raymond Devos quand dans sa classe on ne jurait que par Coluche. Un jour, à une question d’histoire sur un célèbre humaniste italien du 15ème siècle, il voulu faire rire, il voulu connaître l’impression que cela faisait d’être populaire. Alors il répondit “Pic de la Farandole” au lieu de “Pic de la Mirandole”.

 

La classe éclata de rire, comme prévu. Et lui découvrit que le comique artificiel ne paie pas. Il était comme toujours bien trop lucide. Il se sentait juste honteux et stupide. La prof d’histoire l’avait  regardé. Sans aucun doute elle savait. Elle n’était pas dupe de la supercherie et le connaissait bon élève. Elle n’avait rien dit.

 

Parfois, avec les profs, ce n’était pas simple non plus. Il se souvenait encore de son institutrice en CP qui avait affirmé qu’aucun mammifère ne pondait d’œufs. Elle avait oublié l’ornithorynque, il avait pensé juste de le lui signaler. Pourquoi s’était-elle mise en colère ? Le lendemain il lui avait amené sa fiche sur cet étrange animal, elle l’avait posée sur son bureau sans la regarder. Bizarre…

 

Il oubliait de plus en plus mais plus jeune il avait été vraiment très fort sur les animaux. A 8 ans il connaissait par cœur le classement des différentes branches du vivant:

 

ClassificationsAnimaux

 

Il s’en rappelait car sa mère s’était étonnée un jour qu’il connaisse tout cela, et c’était son étonnement à elle qui l’avait étonné lui. Qu’il avait-il d’extraordinaire à ce qu’il connaisse les branches du vivant ? Les animaux l’intéressaient, c’est tout !

 

Chez lui, il plongeait dans les livres et n’en sortait qu’après plusieurs appels de sa mère pour passer à table. Il lui fallait du temps pour revenir des univers littéraires où il s’évadait. C’était un enfant calme et sage qui ne faisait pas de vague. A 12 ans, il prit la décision de ne plus jamais fêter ses anniversaires: se réunir à date fixe, imposée par le calendrier, n’avait pas grand sens et il ne s’amusait pas tant que cela. L’Observateur dans sa tête se réveillait justement souvent dans ces moments là et ne le laissait pas tranquille. Il y avait le garçon qui jouait et le garçon qui s’observait jouer. La distance que cela créait entre ses camarades et lui était difficile à abolir. Il accepta l’idée qu’il vivrait seul toute sa vie.

 

Un peu plus tard, il prit une autre grande décision: il décida de ne plus jamais rien ressentir. Il devait absolument tenir les émotions à distance. C’était devenu bien trop difficile. Car si en dehors rien ne paraissait, à l’intérieur de sa carapace tout explosait. Très régulièrement, des tourbillons de colère se levaient, des déflagrations de frustration le bouleversaient. Des petits riens, des remarques qui auraient pu rester insignifiantes, les incompréhensions soulevaient des tempêtes. Le garçon dépensait énormément d’énergie a tout contenir et s’épuisait à regagner son calme. S’il arrivait à tenir les émotions à distance, sa vie serait bien plus simple.

 

Un peu plus tard, au lycée, il gravitait un peu toujours autour de la même bande. Bien que faisant partie du groupe, il se sentait toujours en décalage, à la fois dans et en dehors du groupe, un peu comme une cerise sur un gâteau. Mais sans en avoir l’éclat.

Il avait beau chercher, il ne voyait aucune raison à ce sentiment de singularité. Les autres devaient le sentir aussi. Parfois, il apprenait le lundi que toute la bande s’était retrouvée chez l’un ou l’autre le samedi soir, et que personne n’avait pensé à le prévenir. Cela, cela faisait mal.

 

Les fêtes étaient des moments difficiles, il s’y sentait complètement à côté de la plaque, différent et en marge. C”était les moments où il ressentait le plus ce sentiment de décalage, l’impression d’être sur une voie parallèle, une voie de garage. La musique était forte, l’alcool coulait à flot, les filles étaient belles. Un verre à la main, il buvait pour se donner contenance et fignoler son camouflage. Il regardait énormément, analysait tout le temps, décodait les comportements, faisait comme tout le monde, et naviguait de groupe en groupe. Un acteur. Il pensait que l’alcool l’aurait aidé à se désinhiber mais deux ou trois verres le rendait juste plus léger, sans que cela ne suffise à stopper la machine dans sa tête. Ces soirées le propulsaient dans la position de l’anthropologue étudiant les rituels d’une tribu mystérieuse. Parfois, il se voyait dans la peau d’un extraterrestre juste débarqué sur Terre découvrant les fêtes dans la société humaine. Pendant que tous semblaient s’amuser, il n’en comprenait pas bien les raisons, lui restait enfermé dans sa tête, observant avec fascination des couples se former et les autres s‘amuser. Il aurait aimé pouvoir rembobiner la scène pour comprendre ce mystère de l’attraction entre deux êtres, saisir le point de bascule qui fait deux amants de deux amis. Il aurait voulu s’amuser lui aussi, mais se sentait triste. Dans ces soirées, le garçon se sentait vite coincé. Il avait l’impression de perdre son temps et se disait qu’il aurait passé un bien meilleur moment à lire chez lui un bon roman. Il avait envie de partir tôt et s’éclipsait aussi discrètement que possible, redoutant qu’on ne le remarque et qu’il n’ait à se justifier.

 

En ne fêtant pas ses 18 ans, il pris conscience qu’il ne s’était jamais senti jeune.

 

 

Ce témoignage met bien en évidence ce sentiment de différence des enfants précoces.

Il montre aussi quelques traits caractéristiques de ces enfants à haut potentiel:

 

– Une très grande lucidité sur ses carences et ses failles qui abîment son idéal de perfection. L’enfant précoce ne voit pas ses réussites qu’il considère comme le fruit du hasard ou d’un travail négligeable. Les échecs sont notés, les réussites oubliées, ce qui a pour conséquence une faible estime de soi.

 

– Le goût pour les jeux de mots, le vocabulaire, l’absurde et le lexique utilisé à contre-pieds, et un goût très fort pour la lecture.

 

– L’horreur des conflits et la foi en l’argumentation, la logique, la rationalité et le discours pour résoudre les différents.

 

– Une expression basée sur les idées, le concept quand les autres sont plus souvent dans le ressenti. Un exemple avec la météo. A la phrase “il fait beau aujourd’hui”, l’enfant doué peut penser “normal, il n’y a pas assez d’humidité dans l’air pour se condenser et former un nuage qui bloquerait les rayons du soleil” alors que les autres pensent plutôt “il fait beau, c’est agréable ce soleil qui brille et qui réchauffe, je vais pouvoir sortir ce week-end) (2)

 

– La construction d’un faux-self, d’une fausse personnalité pour répondre aux attentes extérieures, pour s’intégrer, pour s’adapter et un abandon du vrai moi.

 

– Une déconnexion des émotions que l’on veut cacher et ignorer afin de pouvoir gérer une grande sensibilité et les conflits naissants de l’adoption d’un faux self.

 

– Des difficultés d’intégration parmi les autres, alimentés par un sentiment constant et diffus de différence, et par une prise de hauteur sur les situations vécues (ce que dans le témoignage l’enfant nomme “l’observateur”)

 

– Une impression de décalage qui culmine en soirée jusqu’au décrochage et la fuite salutaire vers la sortie. Ce serait l’armure du faux–self qui se fendillerait et le retour de la personnalité authentique qui s’ennuie à mourir. (3)

 

Les enfants précoces sèment des indices un peu partout (les questions existentielles, les angoisses sur la vie et l’univers, l’empathie envers les êtres vivants, une hypersensibilité, la difficulté d’expliquer le cheminement ayant mené à la solution, le goût des mots et de la lecture, les difficultés scolaires, avec l’absence de copains, le papillonnement d’un sujet à l’autre et la perte de l’attention, une mauvaise estime de soi, des difficultés devant l’effort et les échecs…).

 

Notre message aux parents

Pour l’enfant précoce en particulier, mais de façon plus générale: on ne se pose jamais assez de questions sur nos enfants.

 

Évitez la phrase piège : “C’est normal, tous les enfants sont comme ça”. C’est faux ! Il n’existe pas de prototype d’enfant universel qui s’applique indifféremment à tous les enfants.

 

Restez vigilants, interrogez-vous, cherchez sur Google, et croyez en vos intuitions. Il est important de se renseigner. Ne laissez pas filer les occasions de discuter avec la maîtresse !

 

Si le témoignage vous a touché, s’il réveille en vous des souvenirs, s’il vous fait penser à votre enfant… ou à vous même, laissez nous un commentaire, n’hésitez pas à témoigner vous aussi.

 

 

 

Notes :

(1) On le voit très bien, ce petit garçon, dans “Le courage de grandir”, le documentaire de Marie Drucker sur les enfants précoces, entre la 43ème et la 44ème minute.

(2) Exemple pris sur un fil de discussion du forum Zebrascrossing

(3) Explication de Cristel Petitcolin, dans “Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant ?”

L’illustration de la classification du règne animal est issue du site biodiv balma et est sous licence creative common

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5 Replies to “Le décalage des enfants précoces”

  1. Bonsoir,

    Merci pour ce témoignage. Oui, cela me parle, à la fois sur ce que j’ai pu vivre et notamment le décalage quand on est en groupe, l’impression de ne jamais se sentir à sa place…
    Et ce que vit ma fille… Toujours à se dévaloriser, avoir du mal à suivre en classe et à prendre les cours, parce qu’elle est “ailleurs”… Dernier exemple de ce jour : elle n’a pas noté le cours car elle a cherché dans le manuel les infos sur ce que venait de dire le prof…
    Difficulté à se faire des amis, peur du jugement des autres, etc.
    Maintenant, que peut-on faire pour l’aider ? On parle, mais elle est dans le conflit ou la colère… Bref, nous sommes bien démunis…

    1. Bonsoir,

      Je dirai qu’il faut la soutenir encore et encore. Le soutien des parents est indispensable pour tous les enfants bien sûr, et encore plus pour les enfants précoces qui sont hypersensibles aux remarques, jugements, et lucides sur eux, lucides sur leurs différences. Encourager ses efforts. Qu’elle se sente soutenue (et comprise) par des adultes à l’école. Est-ce que l’école sait qu’elle est précoce ?
      Si elle est en colère, c’est qu’il y a frustrations, et elles peuvent être nombreuses à l’école si elle se sent non comprise et en décalage tout le temps. mais si au moins elle peut se référer ne serait-ce qu’à un adulte à l’école, cela peut diminuer sa frustration.
      Et un outil que j’aime bien pour travailler sur sa confiance en elle : tous les soirs, revenir sur 2-3 moments de sa journée où elle s’est sentie bien, où elle s’est sentie joyeuse, a ri, a été fière d’elle,… Au début cela peut être difficile, voire très difficile, mais avec l’entrainement, elle pensera à plus de ces moments.

      Muriel

  2. L’enfant précoce s’en sort s’il n’a pas trop souffert pendant l’enfance. Très bien. Merci. Et quand il a (j’ai) beaucoup souffert pendant l’enfance du rejet des autres, de se sentir étrange, différent à l’écart… que faire à l’âge adulte ? Il n’est jamais trop tard pour faire le bilan: très bien, d’ailleurs je l’ai fait. Seulement ça n’enleve pas la souffrance vécue et surtout ça n’explique pas comment vivre avec les autres et non à côté des autres en observateur ou caméléon.

    1. Bonjour,

      Quel qu’en soit le résultat, le bilan est effectivement essentiel pour les informations qu’il apporte. Il est la première étape et pour moi, quand le haut potentiel est confirmé, il est encore plus bénéfique, notamment parce que le potentiel n’est plus de l’ordre de la conviction intime, mais est au contraire une affirmation validée par un œil extérieur. Alors oui, vous avez raison, il n’enlève pas les souffrances passées. Il les éclaire d’un oeil nouveau qui les apaise avec le temps. En revanche, je crois qu’il donne une grand confiance pour agir sur l’avenir. Vivre avec les autres n’est jamais si simple, même en dehors du haut-potentiel. Ne trouvez-vous pas que les relations sont tout de même plus simples quand on connait son potentiel et qu’on comprend son mode de fonctionnement ? Cela aide et quand on reste sur le côté en observateur, on comprend pourquoi. Ce qui peut aider aussi c’est de passer du temps sur les forum (par exemple Zebrascrossing, c’est un peu une grande famille qui nous inclut. Avez-vous essayer de rencontrer d’autres zèbres ? Il existe régulièrement des rencontres entre zèbres dans des cafés, pour partager un moment ensemble. Les connexions se font tout de suite et c’est un bon moyen de vivre avec les autres.

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